8 membres du gouvernement catalan destitué ont été placés en détention provisoire à Madrid, ce jeudi. Ils font l'objet d'une enquête pour rébellion, alors que leur chef Carles Puigdemont sous la menace d'un mandat d'arrêt européen, dénonce depuis Bruxelles un "procès politique".

Le parquet espagnol les accuse d'avoir encouragé "un mouvement d'insurrection active" au sein de la population catalane pour parvenir à la sécession, en ignorant toutes les décisions de justice, y compris l'interdiction d'organiser un référendum d'autodétermination, le 1er octobre.

Des soutiens indépendantistes à Barcelone


A Barcelone, une manifestation convoquée par la puissante association indépendantiste ANC a rassemblé plusieurs centaines de personnes devant le siège du gouvernement. Brandissant des drapeaux indépendantistes, ils ont scandé "liberté" et "Puigdemont est notre président".
 

La liberté sous caution pour un neuvième dirigeant


Parmi ces huit responsables indépendantistes figure Oriol Junqueras, le numéro deux du président destitué de l'exécutif catalan Carles Puigdemont, qui est parti en Belgique et refuse de répondre aux convocations de la justice.
Un neuvième, Santi Vila, qui avait démissionné avant la proclamation unilatérale d'indépendance de la Catalogne le 27 octobre, a également été écroué mais sera libéré dès versement d'une caution de 50.000 euros explique franceinfo.

Dans son ordonnance, la juge justifie l'ordre d'incarcération des 8 membres du gouvernement destitué, par le risque de fuite des inculpés mis en évidence par le départ de Puigdemont en Belgique.

Vers un mandat d'arrêt européen pour Puigdemont ?


Le parquet espagnol a demandé l'émission d'un mandat d'arrêt européen contre le président catalan destitué Carles Puigdemont et quatre de ses "ministres", après leur refus de comparaître devant une juge d'instruction madrilène.
La juge doit encore décider si elle accepte de délivrer ce mandat qui s'adresserait aux autorités belges, puisque les cinq "se trouvent ou tout au moins se sont rendus en Belgique".

Un juge belge devrait dans ce cas examiner la demande espagnole, dans un délai maximum de 60 jours.

"Procès politique"


Depuis Bruxelles, Carles Puigdemont a dénoncé mercredi soir "un procès politique" pour expliquer son refus de répondre à la convocation du juge d'instruction.

Il a présenté comme une tactique concertée, la répartition de son gouvernement entre l'Espagne et la Belgique dans un communiqué émis au nom du "gouvernement légitime" de Catalogne.

Certains iront devant l'Audience nationale "dénoncer la volonté de la justice espagnole de poursuivre des idées politiques", les autres "resteront à Bruxelles pour dénoncer devant la communauté internationale ce procès politique", a-t-il expliqué.


L'avocat de deux députés, Javier Melero, a toutefois semblé instiller le doute sur la réalité de cette concertation, regrettant publiquement l'absence de M. Puigdemont à sa convocation.

"Quand vous ne paraissez pas devant la justice alors que vous êtes convoqué, cela nuit toujours au reste des mis en cause", a-t-il prévenu.

Report d'audition au 9 novembre pour 5 membres du bureau du Parlement catalan


Cinq membres du bureau du Parlement catalan, dont la présidente Carme Forcadell, ont eux obtenu un report de leur audition jusqu'au 9 novembre pour pouvoir préparer leur défense.

Le procureur général demande que tous soient inculpés pour détournement de fonds publics, sédition et rébellion, les deux derniers délits étant passibles de peines maximales de 15 et 30 ans de prison.

Artur Mas, ancien président de la Catalogne sort du silence


Le prédécesseur de Carles Puigdemont, Artur Mas, président de l'exécutif catalan de 2010 à 2016, a affirmé à la presse à Madrid que les poursuites judiciaires alimentaient le sentiment d'injustice en Catalogne.

"Si vous regardez les enquêtes d'opinion les plus récentes, vous constaterez que le sentiment et la volonté d'aller vers l'indépendance est en train de grandir dans notre pays, en Catalogne", a-t-il déclaré.
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